Modifications

Épisode 18 : Retour à bord de l'Urocyon avec quelques flashback
==== Épisode 15 : En route vers l'Apicentre ====
Cela faisait 3h que l'on patientait avec Krashi et Ximiuj. Krashi était assis avec intérêt à écouter les chroniques d'Alexis. Alors Alya, Eva et Jean arrivèrent avec des nouvelles. À ce moment, Alexis s'interrompt dans son récit. Ils ont obtenu des informations très précieuses. On présente chacun. Krashi demande s'il a droit de sauter sur quelqu'un parmi eux. Je dis que sur ma sœur oui. Krashi s'exécute. Le self contrôle d'Alexis le fait se tenir, mais Alya réagit avec presque panique en criant et Jean aussi. Je reste pantois. Je lance "Alya, Krashi, Krashi, Alya". Krashi lance alors "Bonjour madame !" avec enthousiasme. Le reste du temps est un moment d'émoi, avant que la conversation ne redevienne les découvertes potentielles d'Eva, Alya et Jean.
Note pour la prochaine fois :
- Julie est déprimée, il faut demander à Hypéria si elle peut sortir avec nous.
 
==== Épisode 16 : Ruchemonde ====
Quelque part, très très loin, une baliste vise l'horizon mais n'a pas le temps de tirer et perd sa cible. Plus proche, insecte aux yeux voilées se trouve au milieu d'une pièce avec fresque gigantesque au plafond. Un choc sourd résonne. Une craquelure zèbre le palais d'ambre et vient rejoindre le panneau d'une fresque centrale, fissurant un visage sans nom.
 
 
 
==== Épisode 17 : La fin des haricots ====
 
Une panique masquée sur des visage où s'affiche la confusion, c'est ce que j'observe. On se dirige vers la surface, objectif décollage immédiat. Alexis s'est laissé être déplacé, avec un visage perdue. Il se déplace désormais. Aucun arthropode ne nous suit hormis Krashi et Ximiuj dont les expressions sont incompréhensibles. Dernière fois que Tension : jamais ou Administria. Mara guide nos pas. Je regarde partout autour de moi. Il fait pas très éclairé, mais plafond translucide foncé. Alexis regard vide, perdu comme s'il n'était pas là. Si on ne le tenait pas, il ne courrait pas et ne réagirait pas. Hypéria court devant, énergique. Cela me rappelle la prise d'Administria. Je crie "mais qu'est-ce qui se passe !" et Hypéria crie "On s'casse, voilà c'qui s'passe !". Rec ou Hectoria auraient pu réagir, mais Rec semble avoir saisi l'intensité des enjeux (et Hectoria n'est pas là). C'est Alya qui tire aussi Alexis. Elle a l'air pincé. On échange un bref regard, elle me dit qu'elle ne sait pas ce qui se passe.
 
J'essaie d'écouter les sons autour de moi : sons assez graves, émanant d'un peu partout. Cela me rappelle toujours plus le bordel d'Administria. J'accélère le pas. On arrive en surface, où je retrouve l'Urocyon. On y fonce, et Hectoria s'époumone à gueuler des trucs à l'intérieur du bâtiment tout en se tenant à l'entrée, main posée sur la porte. On fonce dedans, Alexis trébuche. On le rattrape. Il a les pupilles toute dilatées, oreilles en arrière, et fixe un point unique dans le lointain. Je vais essayer de le porter, mais dans ma panique je manque de le faire tomber. Ximiuj et Krashi viennent à notre secours. On finit par monter dans l'Urocyon. Je n'identifie pas ce que gueule Hectoria (dont le cristal ne réagit plus depuis quelques temps, donc elle doit crier). Je lâche Alexis et me retourne l'air hagard, l'épée dégagée le temps que la porte se ferme. Personne ne nous suit. Personne ne nous suit, je fais un lien avec le "qu'ai-je fait" de Sylarp. L'Urocyon décolle alors que la porte finit de se refermer. Ordres beuglés. Je range l'épée. Je suis quatre à quatre les gens qui s'occupaient d'Alexis, un personnel l'emmenait, avec Alya. Ils l'amène dans le QG d'Hypéria. J'hésite puis le suis, je pensais qu'on irait à la salle des cartes. J'y aperçois Jasper et de nombreuses gens, elle s'époumone et répète des instructions. Je cours derrière Alexis, Alya et le personnel, mais quelqu'un me prend le bras. Je me retourne vivement, je vois Hectoria qui me regarde de haut. Elle n'a pas besoin d'analyser plus la situation et me lance "On m'a indiqué de vous envoyer à la vigie ! n'allez pas à la vigie ! Suivez le !". Elle a fait un signe de tête en indiquant la direction dans laquelle je partais. Je hoche de la tête puis fonce derrière Alexis pour les rejoindre. La personnelle militaire qui aidait Alya sort un pass ou quelque chose puis déverrouille la porte au moment où j'arrive pour les rejoindre. Je m'engouffre à leur suite, personne ne m'en empêche.
 
Le son est de plus en plus fort. Le garde et Alya déposent Alexis sur le lit d'Hypéria. Ce dernier se roule en boule à chaque cri. Je m'approche d'Alexis pour lui tenir la main. Je ne remarque pas que le garde vient juste de se demander ce que je fichais ici. Je prends la main d'Alexis, il tourne alors un regard violet et très sauvage vers moi, le regard de la bête acculée, semblable à quand on s'entrainait et que je le prenais en traître. Je lance "ça va aller ! Je te protège !". Le garde s'approche de la porte en s'étant convaincu qu'il ne pourra rien faire de mieux que garder l'entrée.
 
Je garde la main d'Alexis, et mon autre main est sur mon épée. La tenir a quelque chose de réconfortant. Je n'y pense pas, mais je jurerais qu'aux premiers besoins, elle est prête à sortir. Trente secondes plus tard, en l'absence de rapprochement du bruit, je déclare aller voir ce qui se passe et revenir. Je lâche sa main et me précipite vers la salle des cartes. Je bouscule Jasper qui voulait m'arrêter mais parviens à rentrer quand même. Plein de gens dans la salle. La double porte qui mène au poste de pilotage est ouverte par quelqu'un adossé contre, c'était la personne qui m'envoyait des instructions à la vigie. Tora est aux commandes et crie, je le vois d'ici. Je me précipite pour aller jusqu'à la passerelle voir. Le ciel semble plein de poussière, comme si des quantités folles de choses avaient été retournées. Mais bien vite, mon attention est attirée par l'état du sol en question. Les pics, structures sont désormais brisées, éclatées sur le sol. Je ne saurais dire sur quelle partie de Ruchemonde on est. À droite, paysage indemne. À gauche, dégradé du moins détruit jusqu'à destruction relativement colossale. Sol fracturé par endroits, comme si poids avait brisé les trous. Plus à gauche, deux créatures énormes que j'ai déjà vues. Marchent ==> brisent des batiments, lenteur n'a d'égal que leur puissance. Obscurité + flammes qui s'échappent par petits éclats. Je réalise pour la première fois l'échelle de Ruchemonde. Elle subit les même dégats que ce qui est arrivé à Administria. Sombre ironie. Rien ne pourrait dire ce qui justifierait les actions des deux dragons. L'un gris broie un immeuble d'un coup de hanche (involontairement). L'autre plus sombre écrase volontairement une structure d'un coup de griffe. Je suis choqué, mais mon corps m'indique le signe d'une intense nausée. Je parviens de justesse à la réfréner et garder mes esprits. "Qu'ai-je fait", ces mots me reviennent en tête. Rec s'installe à côté de moi, mais les mots ne lui viennent pas.
 
Je regarde au loin, cherchant la moindre trace de Valus. Mais la ligne noire est dans la direction vers laquelle on se tourne. J'écoute d'une oreille distraite les destinations indiquées, mais aucun mot ne marque mon esprit. Je regarde d'un air effaré la destruction. Je me sens responsable, mais je ne sais pas pourquoi. Les gens hurlent que les dragons ne s'occupent pas de nous, et quelqu'un hurle de poursuivre dans cette direction. Je vois Hypéria demander à Tora de nous sortir de ce merdier. Tora comprend sans un mots, elle semble comprendre les implications. Pour l'instant,Tora a un air plus sérieux et moins amusé que jamais, en sueur et même presque bavant.
 
Derrière Tora, je vois un vif mouvement violet qui avance dans notre direction. Je m'apprêtais à me précipiter dans sa direction, donc je m'avance vers lui. Alexis se tient les oreilles pendant qu'un bruit de dragon se fait entendre. Puis il s'avance d'un pas extrêmement ferme en direction d'Hypéria, à qui il lance en hurlant "IL FAUT Y RETOURNER !!". Hypéria réagit sans comprendre. Il éructe quelque chose que je n'entends pas. Hypéria écarquille des grands yeux comme des soucoupes. À chaque cri, Alexis se tient la tête. J'arrive enfin à leur niveau. Je me précipite vers Alexis pour lancer "qu'es-ce qui se passe ?!"
 
"Il faut que j'aille vers les dragons !"
 
"QUOI ?" lançai-je, effrayé.
 
Tora s'exclame un "PARDON ?"
 
"MAIS TU VAS FAIRE QUOI !?"
 
"JE DOIS Y RETOURNER !"
 
Je cligne des yeux.
 
"Mais ils vont te tuer !"
 
"ILS VONT TUER TOUT LE MONDE SI J'Y VAIS PAS !"
 
Mon cœur se déchire.
 
L'indécision prend le dessus, je plante. Jastar, le potionneux, se rapproche d'Alexis, le prend par les épaules et lui dit "mais enfin, Alexis, vous ne devez pas avoir les idées en face, ce doit être le choc ! Il faut que vous retourniez vous coucher !"
 
Je hurle à Alexis : "tu penses vraiment qu'il est possible de sauver Ruchemonde dans cette situation ?!" (vraie question) sur un ton tiraillé.
 
Il me regarde droit dans les yeux, puis se bouche les oreilles quand les cris arrivent.
 
Puis il finit par lâcher "Je ne veux pas que d'autres personnes meurent à cause de moi !".
 
Je finis par lui lancer : "Si à cause de ça tu meures, je te tue !"
 
Il acquiesce de la tête. Je me précipite, tire Alexis par la main et me mets à courir en direction des hauteurs. Je suis saisi sèchement par l'épaule, interrompu dans ma course et manque de tomber. De même pour Alexis. La main à mon épaule est fine, et je vois Hypéria qui nous a attrapés tous les deux, s'étant mis à genou pour nous attraper, et qui nous regarde avec l'air le plus dur que j'ai jamais vu chez elle. Elle nous tient si fermement que je ne pourrais m'en échapper. Silence de quelques secondes, avant de s'exclamer : "Capitaine Tora, CHANGEZ NOTRE DIRECTION ! Nous allons vers les dragons "!
 
Elle nous lâche "Si l'un de vous deux meurt, c'est les DEUX que je tuerai."
 
Puis ajoute "De quoi avez-vous besoin, Alexis ?"
 
Elle regarde Tora qui la regarde en retour avec un air hébété. Puis réagir, changeant brusquement de cap. TOut l'équipage vascille de 30° vers la gauche, mais Hypéria n'a pas bougé d'un POIL. Je regarde Alexis valider avec un sourire, puis dit "il faut qu'on s'approche le plus possible". Je hurle juste "LA VIGIE". "Quoi, la vigie !" hurle Tora. "IL FAUT QU'ON AILLE DANS LA VIGIE".
 
Elle baragouine que Jack Baltazar va être ravi. Puis elle me demande ce que je je veux faire. Je hurle que je voulais utiliser la vigie pour approcher les dragons. Elle demande si j'envisage sérieusement de décrocher la vigie pour l'écraser sur les dragons !? Je hurle que c'est mon intention. Elle crie que c'est l'idée la plus stupide qu'elle ait jamais entendu, mais que ça lui plait. Elle demande à Rec d'aller étudier rapido s'il vaut mieux passer par la vigie supérieure ou l'inférieure. Rec demande "VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI ?".
 
"NON, PRENEZ LES MAGICIENS AVEC VOUS SI BESOIN. LA PETITE LA, EVA, ELLE EST FORTE EN ANIMAUX"
 
Rec : "C'EST PAS DES ANIMAUX, C'EST DES DRAGONS !"
 
Je hurle "mais on a vraiment le temps de se poser toutes ces questions !?"
 
Tora vocifère qu'on a le temps parce que le vent ne nous est pas favorable. Rec est déjà parti. Tora hurle pour qu'on lui ramène Jack Baltazar, que quelqu'un gère le bousin pendant qu'elle nous explique comment faire voler le planeur. Jack peste et vocifère en arrivant, nous bousculant au passage. Elle lance "Jack. Prenez les commandes !"
 
"Les COMMANDES ? MAIS JE N'AI JAMAIS"
 
"OUI, MAIS PERSONNE NON PLUS NE LES A JAMAIS PRISES ! QUITTE A CE QUE QUELQU'UN NOUS CRASH, AUTANT QUE CE SOIT VOUS".
 
On se précipite dans la cage d'escalier pour descendre. Tora hurle à Rec "AU DESSUS OU EN DESSOUS !".
 
Julie et Jasper nous regardent avec un air ébouristouflé.
 
Tora apprend qu'on a 10 minutes avant que Jack ne soit suffisamment proche des dragons pour avoir besoin d'elle. Et la décision finale est la vigie inférieure.
 
Vibrations pendant qu'on court. Elle nous explique les choses en courant. Elle parle de choper les courants qui permettent de monter ou descendre. "Autant vous le dire tout de suite, il faudra finir A PIED. Vous avez mon autorisation pour le mettre en miette, mais pas de vous tuer."
 
Il a été prévu pour atterrir dans l'eau, mais il n'y en a pas ici. Ça va être la merde.
 
Elle décroche un interphone. "Est-ce que vous avez des nouvelles ?! OUI, JE ME DOUTE CA ! DES NOUVELLES, COMMENT CA ! MAIS POUR SAVOIR COMMENT ET OU J'ENVOIE LES GOSSES !"
 
Elle nous explique tout en ouvrant la porte du planeur. On l'aide, ça n'a jamais été aussi facile.
Elle ne peut pas nous suivre plus loin, et le lien conversationnel sera maintenu jusqu'à rupture de la corde. Les questions, c'est maintenant !
 
Alexis est déjà à l'intérieur.
 
Je me précipite. Elle nous rappelle de tirer sur le levier rouge QUAND on on verras une raffale. En attendant, on doit s'entrainer via la manette. Levier à 4 mains. Son rôle est de trancher les liens avec l'Urocyon, il ne sera pas en dessous mais au dessus. Elle nous lance un dernier "bon courage" puis ferme le sas. On décroche l'interphone à sa demande.
 
On descend avec la méthode habituelle, l'Urocyon n'est pas aussi stable que d'habitude. Les dragons continuent de s'avancer vers l'Apicentre.
 
Je murmure "merde merde merde" en regardant de partout. Alexis me tient la main, tout en en gardant une sur les ailes en vue de comprendre la hauteur. Mais il n'y arrive pas. Moi je m'en sors mieux, mais je répète merde plus fort. Alexis va à l'interphone. Il engueule Jack en disant qu'on entend que lui. Mais il nous préviendra quand Tora arrivera.
 
 
Devant nous la désolation.
 
 
Je commence à trouver mes repère, Tora explique les choses. Plus on s'approche et plus la dimension des dragons me fait douter de la réussite de l'opération. Queue, fin de batisses entière. Pattes, 3 étages détruits. Je sue.
 
Alexis me file le truc pour avoir Tora au fil. Elle me dit que je suis doué. Je lui lance de nous redire ça quand on se sera pas crashé. Elle m'explique que j'ai encore 5 minutes. Elle m'explique qu'il faut refaire le mouvement pour en enchainer le plus possible. Et par dessus tout, ne pas atterrir la tête la première, mais de veiller à se crasher à l'horizontale. ELle me demande si j'ai compris "OUI, ENFIN NON, MAIS OUI MAIS J AI PAS LE CHOIX !"
 
Elle me dit que les conditions pour apprendre le vol sont idéales. "VOUS TROUVEZ !"
 
Elle est de nouveau aux commandes de l'Uorcyon, alors que je pensais tout juste qu'un "fou était en train de massacrer les mouvements de l'Urocyon" et ce qu'était loin des conditions idéales.
 
Je n'ai pas le temps de me focaliser sur les dragons. Je répète ce qu'elle dit. Vous allez sentir une résistance, il faudra la dépasser quand on va sentir la vague. Mais on doit pas dépasser ce point sinon ça va sectionner. Et on doit rappeler dès que c'est bon.
 
(Jet de dé : 4)
 
Du coup, on se rend compte qu'on a senti le point de rupture, et qu'on l'a même un peu dépassé.
 
On lâche le truc, mais Alexis me regarde avec des yeux ronds. On se sent dans la merde.
 
Je me précipte pour trouver le vent alors qu'Alexis essaie de rappeler Tora. Mais pas de réponse. On se rend compte alors qu'on est encore rattachés, on a juste perdu la com.
 
Je finis par hurler qu'on attend 4 minutes encore. Mais Alexis propose plutôt qu'on chope un trou d'air en étant pas loin de 4 minutes. On est proche des dragons, et j'attends un trou d'air.
 
Je sens enfin un trou d'air. Je tire, mais Alexis échoue. Je finis par sauter pour l'aider. On s'en sort miraculeusement. Mais Alexis hurle et moi aussi. Je me précipite pour chercher du vent. Mais ma technique n'est pas incroyable parce que je suis pas loin du sol, mais pas à côté des dragons. Plus on s'approche, plus le vol est stable. Mais moins de trou d'air.
 
Mais sous nous, sol pas du tout plat. Alexis trouve un endroit à 10° à droite. Je hurle "tous à gauche". Puis "tous à droite". 15 m. Route. je hurle "vers l'arrière, TOUTE !"
 
Le sol sous nos pieds éclate en morceau. On arrache le bas de la carlingue, on à a peine le temps de nous protéger les yeux du verre qui a explosé. Puis aile qui craque, silence.
 
"On est vivant? " murmure Alexis.
 
je dis "Pas quand je t'aurais tué ! On sort !"
 
CRAC. Une aile s'est pétée.
 
On hurle. On est au sol. On sort. Je hurle où sont les dragons, et que doit on faire ?
 
Les dragons étaient dans mon dos, mais ils sont ahurissamment grand.
 
Crépuscule. Je hurle "dois-je sortir mon épée !"
 
Alexis ne comprend pas. Je lui hurle que c'est elle l'écaille de dragon, le truc là !
 
Je finis par lancer "MERDE !" et la sortir. Je la pointe en effet vers le ciel, elle a des jolis reflets dessus.
 
Je hurle "et on fait quoi maintenant !"
 
"Je dois aller vers eux !"
 
"QUOI ?"
 
Alexis manque de se péter la gueule avec le vide, mais je le rattrape inextrémis. Je lui réhurle que j'allais le tuer. Il se tient la tête à chaque hurlement, donc il n'arrive pas à courir.
 
(REDCON : en vol, on se demandait, j'ai vu un essaim de guêpes autour de nous, qui ensuite sont repartis après un échange de coup de tête entre eux)
 
Les dragons semblent être en train d'attraper des choses dans les airs. Alexis marche dans la direction. J'observe le sol pour ne pas tomber. Je hurle "Alexis, tu te souviens comment tu leurs avais parlé !"
 
Je lui hurle de me prendre la main, et lui refourgue l'épée en même temps.
 
On hurle entre nous les tentative : lever l'épée en l'air, planter dans le sol... faire dire à Alexis aux dragons d'arrêter. Il se lève, lâche mon épée, je n'arrive pas à la déloger.
 
Il s'est avancé vers les dragons, avec une foi renouvelé. Je galère à rattraper Alexis, qui s'est mis à courir. Le sol est craquelé, de plus en plus dangereux. Il court. Je le suis. Je saute par dessus un trou inopiné. Je tente de rattraper Alexis. Mais un dragon pose sa patte sur le sol, zébrures, je manque de tomber, pan de mur à moitié écrasé qui tombe sur Alexis à 20 m. Je lance mon épée de désespoir sur Alexis.
 
Le vent souffle, tandis que le bruit s'arrête.
 
4 étages se sont affaissés, et il est sous le premier niveau.
 
"Alexis !" je hurle. écho qui renvoie un silence. La poussière tombe et tombe et tombe en quantité pas possible.
 
Je tente de retirer des décombres, et j'y arrive assez étonnamment. Ce devait être une structure légère. Je vois même poindre l'éclat de mon épée.
Je ne fais même pas attention aux dragons, rien à carrer. Je continue d'arracher les morceaux qui s'effritent. Alexis se trouve allongé, avec mon épée qui avait retenu un bloc en l'empêchant de tomber sur Alexis avant que je le retenir.
 
J'hurle son prénom, en dégageant son corps des décombre, et le secoue légèrement. Il ne réagit pas. Je mets la main sur son nez pour voir s'il respire, mais trop de vent. Je colle la tête sur son cœur pour voir s'il bat. Je n'en suis pas certain, mais je finis par le voir respirer. Je chope mon épée en passant, elle passe de lourde à très légère. Je la met dans la main d'Alexis. Il ne se passe rien mais je vois la pâle lueur de mon épée se refléter pas loin de moi. Je remarque un énorme œil qui me regarde de très près. Et qui dans un grondement s'éloigne doucement.
 
L'énorme œil appartient au dragon gris, tandis que le noir s'est aussi arrêté et regarde de haut. Je suis impressionné, mais je me retourne vers Alexis pour hurler de nouveau "Alexis !" en essayant de le réveiller désespérément. Une immense paluche griffée se déplace lentement dans ma direction. Griffes irisées. Même couleur que l'épée, surprenamment. Ça vient du noir.
 
Je hurle en tendant l'épée pour lancer "ne lui faites pas de mal ! C'est moi que vous voulez !"
 
La patoune qui fait à elle seule la taille de Renard chat, ne cesse pas de s'approcher, mais semble décélérer. 15 m. J'essaie de saisir Alexis pour le tirer loin de là. Je parviens à le soulever du sol, et le mouvement du dragon cesse. Il pose sa patte sur le sol, mais malgré la non brutalité du geste cela fait trembler tout, dont mon corps. J'essaie de l'éloigner des dragons.
 
"Alexis, réveille-toi !"
 
Il est toujours inconscient.
 
Je hurle "MAIS QU'EST CE QUE VOUS NOUS VOULEZ !"
 
Seuls des regards !
 
"Alexis réveille toi!" de plus en plus désespéré.
 
Je finis par le reposer un peu plus loin. Et j'essaie de le secouer. J'ai une pensée, mais on est trop loin du Kernel (1 semaine de marche).
 
Je me mets entre Alexis et les dragons. Je m'apprête à les empêcher si jamais ils font mine d'avancer.
 
Je finis après de longues minutes par entendre crier "Ils sont là !".
 
Je regarde autour de moi. De longues minutes où je n'entends plus rien d'autre. Je jette de temps un œil à Alexis. Je vois deux silhouettes humaines se détacher. Encore loin, mais plus proche que prévu. Puis 3 autres.
 
Quelqu'un semble courir dans ma direction. Mais impossible de savoir. Silhouette souple qui tient quelqu'un dans ses bras. Les dragons l'ont vu. Arrive alors Mara tenant Julie dans les bras.
 
Je hurle "Alexis ne va pas bien !". Julie à peine posée à terre court vers Alexis, frottant ses mains avec un arc électrique. JE regarde avec inquiétude. Plus elle se frotte les mains, plus ses cheveux se relèvent sur sa tête. Lueur qui claircit malgré la pénombre qui arrive avec le crépuscule. "Désolé Alexis, je vais pas faire dans la dentelle".
 
Son éthéré agressif qui me grille l'esprit, alors qu'elle flanque ses deux mains sur la poitrine d'Alexis. Je titube sans trop savoir pourquoi. Le vent s'arrête l'espace d'un instant.
 
Je me tourne vers les dragons. Mais ce n'est pas d'eux. Petit bruit, Alexis se met à bouger. J'abandonne ma posture pour me précipiter au cou d'Alexis. Mon épée se fiche dans le sol.
 
"Mais ça va pas de courir comme ça !" tout en le serrant dans mes bras.
 
Alexis a un air stupide et lance "oui mais ils m'ont entendu maintenant."
 
Je reste béat, ne le lâche pas et lui fait un gros câlin auquel il répond. Pas de fin.
 
Alexis finit par dire quelque chose, sans sembler s'adresser à moi.
 
"Qu'est ce que tu as dit".
 
Je m'écarte légèrement.
 
Mais les dragons se remettent en mouvement, dégageant des bourrasques, puis s'éloignent. cette fois-ci les queues et pas ne brisent rien. Je comprends alors ce qu'on appelle le soleil. Ils décollent puis s'en vont.
 
Il est difficile de décrire autre chose que "gros calin de groupe mené par Hypéria qui arrive et nous prend immédiatement dans ses bras".
 
Générique.
 
On sait qu'au moins cette nuit on pourra dormir sur nos deux oreilles.
 
 
 
==== Épisode 18 : Retour à bord de l'Urocyon avec quelques flashback ====
 
Épisode 18 :
 
Le groupe profitait de répit (quelques minutes après départ dragon). Vent léger dans mes cheveux. Poussière retombe. Crépuscule passé. Je serre toujours Alexis. Les autres ont commencé à s’écarter pour nous laisser tranquille. Alexis semble plus décontracté. Je continue le câlin. J’entends Hypéria discuter avec quelqu’un plus loin. Le vent souffle doucement. 5 minutes de câlin, avant qu’Alexis dessert son emprise, puis me repousse légèrement en me tenant par les épaules, avec de la gêne qui commence à apparaître fugacement. Je baisse les yeux. Il tourne sa tête en direction des dragons avec un air indéchiffrable/neutre. Je le contemple les regarder, avant de suivre son regard. Je n’entends rien, mais pourrais presque distinguer deux formes se détachant dans le lointain parmi les nuages.
En baissant les yeux, j’ai vue sur quelqu’un qui semble être Eva. Alya et Jean semblent discuter. Les gens semblent disposés selon un cercle autour de nous, comme pour nous laisser en intimité. Hypéria discute avec des Hybrides insectes ailés. Je regarde Alexis à nouveau, qui me regarde moi, avant de regarder autour. Je continue de le regarder quelques instants des pieds à la tête, pour m’assurer qu’il va bien. Il a son oreille retournée, la fameuse. Je souris en la voyant, mais je n’y touche pas. Il regarde cette fois dans la direction de Mara et Julie, cette dernière étant assise immobile par terre. Je me remémore alors ce qu’elle a fait, et le fait qu’Alexis aurait probablement été mort sans son intervention. Mara tient une boule de lumière. Je sens une boule de colère enfle en moi. Julie a l’air sonnée. Alexis hume l’air, me regarde, puis regarde Julie, avant de lancer « c’est elle qui m’a réveillé, c’est ça ? ». Je reste silencieux quelques instants, mon expression est plus pincée. Puis, sans prévenir, je saisis d’un coup Alexis par le col, en tirant mon épée de son fourreau pour la lui coller sous le cou, avant de lancer sur un regard de colère froide et vive : « Plus JAMAIS tu me fais ça. ». Cinq secondes plus tard, je lâche son col, range mon épée et me lève pour m’éloigner en direction d’Hypéria sans un regard pour Alexis. Je sens alors que quelque chose a saisi le bas de mon haut avant que j’aie pu faire le moindre pas. Je tourne la tête, toujours un peu froid. Je vois deux yeux plein de larmes qui me fixent, avec des gouttelettes qui commencent à perler sur ses joues. Il tente de se relever pour faire quelque chose, mais n’y parvient pas et retombe sur ses genoux. Je me retourne pour le saisir rapidement par les bras pour l’aider à se relever rapidement. Je n’arrive pas à échapper à l’énorme câlin qu’il me fait en me prenant dans ses bras en commençant à hoqueter et à pleurer en ayant posé sa tête sur mon épaule. Il « chiale sa mère », dixit le MJ.
Je le reprends dans mes bras. Il pleure beaucoup. Je le serre encore plus dans mes bras. Le gens nous regardent. Les larmes me viennent aussi, je pleure doucement. Eva ne nous regarde pas, Jean reste pensif en nous contemplant. Ma sœur nous regarde avec inquiétude. Julie se tient le visage. Mara lui touche le dos de façon compatissante. Les hybrides insectes sont occupés à autre chose, et Hypéria nous tourne le dos. Alexis pleure comme un grand bébé. 10-15 minutes plus tard, les pleurs se transforment en petit hoquets, et un petit regard émerge de mon épaule. Je me contente juste de lui refourrer la tête contre mon épaule. Il renifle. Je regarde le lointain. Je laisse filer encore quelques minutes. Il me lâche encore un « pardon ». Je retiens mes larmes avec dignité. Quelques minutes plus tard, il renifle et dit « il s’est passé plein de trucs, trop vite ». Et continue de me regarder en ayant écarté sa tête de mon épaule et en me tenant par les épaules. J’acquiesce de la tête en tournant mon regard vers lui. Plus trop envie de l’engueuler.
Il semble hésiter à dire un truc. Je fais un signe de tête pour l’encourager à le dire.
 
« t’as dû rien comprendre, en fait. »
Je reste silencieux quelques instants, avant de répondre.
« J’ai rien compris du tout. »
Il a un petit sourire mi-mi-figue mi-raisin.
« Enfin, si, j’ai bien compris qu’on a failli te perdre, j’ai vu un bâtiment te tomber dessus. »
« Mon cœur s’est arrêté de battre un moment »
 
Ses mains se serrent sur mes épaules, léger piquant des griffes.
Il finit par murmurer « j’aime pas quand tu t’inquiète pour moi ».
J’émets aussi un sourire mi-figue mi raisin, et il me dit « Je vais essayer de faire un peu plus attention ».
Il regarde autour de lui avec un air pensif avant de dire « ils étaient en train de tout détruire ».
Mon regard se perd vers le lointain des endroits démolis, cachés par la nuit. Quelques insectes se déplancent avec des lampes au loin.
 
« Pourquoi ? »
Je finis par lâcher ça.
« Pourquoi est-ce qu’ils sont venus ? »
Alexis baisse les yeux après m’avoir jeté une lueur interrogative.
« Parce que … j’ai eu peur. »
 
Je fronce les sourcils avant de le regarder à nouveau. Alexis a les yeux dans le vide, comme s’il n’était pas là.
 
« Pourquoi ? »
 
« Parce que… parce que c’était trop comme avec Boris. »
 
Je lâche un aïe quand ses griffes entrent dans mes épaules.
 
« Oups désolé. »
 
Je le reprends dans mes bras rapidement.
 
« Désolé, c’est ma faute. »
 
« Pourquoi c’est ta faute ? »
 
Je laisse un silence gêné, puis murmure : « J’aurais pas dû montrer mon épée. »
 
Il ne semble pas comprendre. Je réfléchis. L’histoire de « comme avec Boris » me perturbe. Alexis semble ne pas avoir compris ce que j’ai dit.
 
« Et c’était trop comme avec Raylos, trop comme avec la caravane… et juste trop en fait. »
 
Il pleure encore un peu, avec sa tête contre la mienne. Il me serre un peu plus fort. Je serre aussi plus fort, restant dans mes pensées.
 
Je finis par murmurer : « Tu penses qu’il nous voulait vraiment du mal, ou… ? »
 
Je parlais de Sylarp, je précise après question d’Alexis. Il ne sait pas. Je reste dans mes pensées.
 
Je finis par m’écarter doucement, et déclarer qu’il faut aller voir Hypéria. Il acquiesce d’un petit oui de la tête, et me suit. On va doucement vers Hypéria. Elle semble observer le lointain en se tenant de manière stoïque. Elle se tourne d’un quart de tour sans bouger les pieds en nous entendant approcher, avec sa neutralité habituelle dans les yeux.
 
J’oublie sans m’en rendre compte de la saluer dignement.
Je reste à côté d’elle sans rien dire. Elle finit par se tourner complètement vers nous et par nous regarder tous les deux.
 
Quelques secondes d’échanges de regards. Puis elle pose une main sur nos deux épaules avant de lancer « arrêtez de me regarder comme ça, sinon vous allez me faire pleurer. »
 
Puis elle ajoute avec une larme qui pointe « je suis très fière de vous deux. »
 
Je tourne mon visage vers le lointain derrière elle. Je me sens mal, parce que j’ai l’impression qu’au contraire c’est moi qui ai provoqué ce désastre. Elle semble le voir sur mon visage. Elle pose un genou à terre et me regarde dans les yeux, une main sur mon épaule.
 
« Célestin, laissez moi vous dire quelque chose que m’a dit mon père il y a bien longtemps. Ce n’est pas à ses erreurs que l’on juge un héros, mais à ses actions dans les moments décisifs. Et… je ne pense psa que quiconque aurait pu piloter un planeur comme vous l’avez fait. »
 
Puis elle me passe une main dans les cheveux. Je me demande si elle croit que mon erreur concerne le pilotage, mais je ne dis rien.
 
« C’est quand j’ai sorti mon épée que tout a dérapé. »
 
Alexis complète en déclarant ce qu’il a vécu lui, sur la peur. Quand Hypéria semble comprendre, il semble soulagé qu’elle le sache et qu’il n’aie désormais plus à le dire à quelqu’un d’autre. Je serre plus sa main que je n’avais pas lâchée (on avait tous les deux oubliés). Elle demande si on a envie de se reposer à l’Urocyon (qui est posé au loin, 10 minutes à pied). Je ne me sens pas du tout fatigué, étonnamment. Je dédaigne de la tête, Alexis me regarde avec un petit sourire. Je finis par demander avec hésitation ce qu’on va faire pour … euh… « tout ça ». Je pointe la nuit autour, en essayant de désigner les bâtiments détruits.
 
Elle ne sait pas. On repartira le lendemain à l’aube, elle va parler avec Sylarp pour comprendre ce qui s’est passé. Elle pense qu’il faut retourner voir la prêtresse éphémère avant de repartir.
J’acquiesce de la tête pour la dernière proposition. Pour la partie sur Sylarp, je me suis un poil crispé et ma main s’est serré dans celle d’Alexis.
 
Je finis par aller voir ma sœur, rapidement. Je la serre dans mes bras, elle me tape la tête doucement. Puis elle me prend par les épaules en me demandant si ça va.
 
Je ne sais pas si je veux lui dire que les tartes aux pommes de Trucmuche me manquent.
 
Je finis par dire. « Je crois que ça va mieux. »
 
Elle me sourit. « Même si j’ai pas encore tout compris », je finis par ajouter.
Elle redouble de sourire. Jean et Eva nous regardent gentiment.
 
Eva me regarde avec un air particulièrement intéressé. Je fronce les sourcils en la contemplant. En fait elle regardait mon épaule, il y a une limace dessus. Je finis par faire un petit câlin à la limace avant de hausser les épaules.
 
Je me dirige vers Julie. Elle a l’air fatigué, elle a la tête sur les mains et les bras sur les genoux. Mara souffle à côté, en regardant le ciel avec fatigue. Elle m’a vu arrivé depuis longtemps. Elle se tourne vers Julie et lui dit quelque chose alors même que j’ai à peine fait un pas. Julie regarde dans notre direction. Je m’accroupis devant, et je pose une main sur son épaule et je lui dit merci. Elle posa sa main sur ma main avec un gentil sourire, et un petit crépitement sur ma main qui désormais est détendue (je ne savais pas qu’elle était tendue). Alexis reste planté à côté. Julie se lève. Elle semble avoir la force de se lever, cette fatigue est particulière. Elle regarde Alexis et lui demande si ça va. Il finit par lâcher « oui oui ». Et elle se tourne vers moi pour demander la même chose.
 
« çaaaaa… mieux. »
 
« et toi ? » J’ai lâché plus tard.
 
Son regard semble se perdre.
 
« Je… crois que faire cette sortie avec vous a fait une grosse journée. »
 
Mara s’est écartée pour nous laisser discuter entre jeunes.
 
J’émets un petit rire jaune. Je me dis que c’est comme ça à chaque fois.
 
Elle dit qu’elle va avoir besoin de dormir pendant trois jours. Alexis s’en excuse.
S’ensuit un silence gêné. La limace Eos commence à essayer de grimper dans mes cheveux. Je prends la limace et la replace sur mon épaule. Cela fait sourire Julie.
 
Plus tard, on part en direction de l’Urocyon quand Hypéria s’y dirige aussi. Le ventre d’Alexis gargouille, il me regarde avec un sourire gêné. Il y a des choses qui ne changent pas.
 
On arrive à l’Urocyon. Sur place, Jasper est occupée à crier des instructions dans un des systèmes d’échanges du vaisseau, et déclare qu’on arrive. Puis elle donne des instructions à plein de gens et a l’air heureuse de nous revoir. Elle ne dit rien, mais on sait. Hypéria se tient droite et demande à Jasper de lui donner les infos. Hypéria se dirige vers la cabine de pilotage. Je regarde Alexis. Il semble réfléchir à où il veut aller. Je me dirige vers la cabine de pilotage aussi. Je me dirige vers Tora. Je laisse Hypéria lui parler, en attendant mon tour.
 
« Capitaine Tora », d’une voix soulagée de la part d’Hypéria.
Elles discutent de la capacité du bousin à décoller. Mais les dégats sont minimes, Jack a fait des prouesses. Hypéria demande à se diriger vers la prêtresse éphémère.
 
Tora nous félicite pour l’atterrissage. Je pointe la direction où est le planeur inférieur et le lui indique. Elle sait. Je hausse les épaules face à ses félicitations, ce qui la désarçonne un peu. Mais Alexis acquiesce.
 
Elles parlent de Mirdragon, mais Hypéria veut se reposer avant. Discussion autour du fait de boire un thé entre les deux femmes.
 
Enfin, le ventre d’Alexis gargouille quand on nous demande si on a des infos à communiquer. Il lève la main, et déclare qu’il a un peu faim. Je m’esclaffe. Les deux femmes rient aussi un peu. Ils vont distribuer des rations. (on a visiblement tous sauté deux repas).
 
On va manger dans notre chambre pendant le décollage de l’Urocyon. Jaipur apporte repas, fatigué mais content de nous voir. Il semble se retenir de nous prendre dans ses bras, donc je lui fais moi un câlin. Alexis nous rejoint pour un câlin collectif. (il a un regard admiratif et soulagé) Loïc passe derrière pour nous regarder avec un chariot avec un air stoïque.
Je lui fais un signe de tête avec un sourire. Il regarde ailleurs.
 
Jaïpur reprend son service.
 
 
Trois heures plus tard.
On descend de l’Urocyon, sur la place où on était autrefois. Plein de gens avec des lumières partout. L’endroit semble en partie désolé.
 
Chitineux scutigère véloce. On est rejoints par Krashi et Ximiuj, qui sont avachis et immobiles face à la situation.
 
Je pose ma main sur leurs épaules, et demande si ça va. Krashi ne bouge pas. Ximiuj tourne la tête vers moi, ses mandibules bougent mais aucun son ne sort. Puis il hoche la tête. Et il pose une main sur l’épaule de Krashi. Hypéria est sortie et marche tout droit.
Je dis que je reviens et je vais suivre Hypéria. Alexis finit par rester avec les deux après hésitation.
Hypéria s’approche de quelqu’un et demande après la princesses éphémère, tout en compatissant à la situation. Le scarabée lui pointe une direction, une orbe de lumière à la main. C’est l’arche qu’on avait visité au tout début. On s’y dirige. Le pont est toujours là, mais le dessus/plafond n’existe plus, éclat d’ambre au sol. Tout le monde est silencieusement occupé.
 
Hypéria ralentit pour prendre conscience de l’impact. Le dôme est à moitié cassé, mais il y a le plus de lumière. Au sol, des débris dégagés et poussés. Le centre voit une dizaine d’hybrides insectes dont des abeilles et quelques autres d’autres espèce. Je suis surpris de voir quelqu’un qui me fait beaucoup penser à Raylos. Je crispe la main sur la garde de mon épée. Tout le monde est à genou devant à la fois des inscriptions en miel, et au milieu… la prêtresse éphémère semble allongée au sol, des orbes lumineuses posées à côté. Hypéria reste debout et contemple. En la contemplant, j’ai l’impression (à tort) qu’elle a l’air bien, juste en train de dormir. Je me réjouis presque qu’elle soit en vie (échec critique en jet d’observation).
 
Hypéria pose genou à terre et murmure être désolée à un des hybrides. Il déclare en retour qu’elle est encore là, qu’elle attend. Je m’avance à hauteur d’Hypéria, pour entendre mieux et voir mieux.
Hypéria n’ajoute rien pour l’instant.
Au bout d’un moment, je murmure « elle attend quoi ? ». Légère surprise dans l’assemblée, tout le monde semble me regarder. TOUT LE MONDE. Même la prêtresse éphémère m’a regardé.
 
« Vous... »
 
Elle a murmuré ça. L’hybride à côté de moi me dit d’approcher, elle n’en a plus pour très longtemps. Je m’approche de façon hésitante. Je pose un genou à terre, en étant à côté de sa tête.
 
Sa tête ne bouge plus, ses yeux voilés ne me regardent pas.
 
« vous… ça va ? », j’ai lancé d’une voix hésitante.
 
Elle répond « La mort fait partie du don de la vie… vous n’êtes pas là pour me poser des questions à mon propos, voyageur. »
 
« Je suis là pour quoi ? », je demande.
 
Une de ses mains semble se diriger vers la mienne. « Il y a trop de réponses à cette question. Par le destin, par hasard, par choix. »
 
Je ne comprends pas.
« Que s’est-il passé ? »
 
« Aramos et Atamos sont venus plus tôt que ce que j’attendais. Je vais mourir, jeune voyageur. »
Choc dans ma tête.
« Mais… mais pourquoi ? »
 
« Il n’est pas là… votre ami ? »
 
« Alexis ?! Il est dehors, vous voulez lui parler... »
 
« Nous n’aurons pas le temps… il les a appelés. »
 
« Qu’est-ce qu’on doit faire pour réparer ça ? »
 
« Vous n’avez rien à réparer, voyageur, pas plus que votre ami. Que les dragons aient répondu à son appel est la plus belle chose qui me soit arrivé, de toute ma vie. »
 
Je demande pourquoi.
 
« Car c’est là le chemin… nécessaire. Pour sauver tout le monde. Votre parcours sera semé d’embuche. »
 
Après un léger silence, je dis :
 
« Vous saviez … que ça allait arriver, avec mon épée … et… ? »
 
Sa main tient toujours mon poignet.
 
« Je sais que des choses terribles vous sont arrivées, que des choses terribles vous arriveront, et arriveront à beaucoup de gens… ici, ailleurs. »
 
« Mais que devons nous-faire alors ? »
 
« Ne laissez pas l’adversité vous séparer. Ne laissez pas Vallus gagner. Ne le laissez pas absorber le monde dans le néant, dans l’anéantissement qu’il représente. Vous devez sauver le monde, peu importe le nombre de tentatives qu’il vous faudra. Vous devez vous rendre à Mirdragon. »
 
Je laisse passer un silence avant de dire « D’accord ? » sur une voix aïgue.
 
« Mais comment fera Vallus pour essayer de nous séparer ? »
 
Seul le silence me répond.
 
Je sens quelque chose pulser (là où elle est) puis s’éloigner (mais ce n’est pas physique). Puis ses yeux se voilent un peu plus. Et le vent fait bouger ses grandes elles. Elle n’a pas lâché mon bras.
 
Grand silence.
 
Je reste immobile et silencieux. Au moins deux minutes. Je laisse mon bras retomber, sa main me lâche comme une poupée désarticulée.
Les chitineux autour ont une mine prostrée. Je suis froid comme la pierre, et j’ai peut-être une larme. Je me lève pour revenir auprès d’Hypéria, qui me pose une main sur l’épaule sans quitter du regard la prêtresse éphémère. Les dix sont prostrés.
 
« Laissons-les, Célestin. »
 
Après un long silence et un dernier regard, je me tourne pour sortir. Toutes premières lueurs de l’aube qui apparaissent derrière la prêtresse éphémère.
 
Retour à l’Urocyon sans que j’aie vu le temps passer. Krashi, Ximiuj et Alexis sont assis par terre. Je m’assois devant eux avec un air avachi.
 
Krashi me regarde d’un air silencieux, et voyant mon humeur, baisse les yeux d’un air triste.
 
« Elle est partie. »
 
J’ai fini par le lâcher.
 
Ximiuj tombe « à genoux » les 6 pattes au sol, et Krashi ne sait pas trop comment réagir. Alexis a encore un air inquiet, s’étant remis debout à mon arrivée. Je finis par me relever et reprend Alexis dans mes bras. Ximiuj finit par se relever, et dire qu’il revient, il doit vérifier quelque chose.
 
Il revient 15 minutes plus tard. Il se pose pas loin.
 
Hypéria est restée accoudée et pensive au bord de l’Urocyon.
 
Ximiuj nous rejoint, nous tend une main et s’exclame « venez avec moi » sur un ton plus enjoué. Je suis surpris. Il prend Krashi par la main, et on le suit. Hypéria nous suit.
 
On reconnaît la tour, il manque un quart de la structure. Toutes les tours sont un peu brisées. Endroit où sol enfoncé. Mais on va entre différentes ruelles, et j’arrive à un endroit que je ne reconnais pas immédiatement. Un arbre.
 
Je suis.
 
Je reconnais enfin que c’est l’arbre sur lequel je me suis pété la figure. On se dirige vers lui, et on voit une cohorte de quelques abeilles qui arrive, qui en portent une autre d’ailleurs. Elles posent une abeille et restent à côté. Mais nous arrivons par un autre coté. Je continue de suivre Ximiuj. Il s’arrête en voyant l’abeille vivante qui est tombée à genoux devant l’arbre. Je regarde l’abeille en question. Je me crispe, c’est sans doute Sylarp.
 
Ximiuj se remet à avancer mais a ralenti. Alexis est passé à côté de moi. Et je suis resté immobile, planté à la vue de Sylarp. Alexis continue sans s’arrêter. Je lève une main vers Alexis, mais il ne peut la voir car je suis dans son dos. Je finis par me remettre à avancer pour essayer de le rattraper, et le prendre par le bras. Mais il valide d’un coup de tête qu’il avait bien vu. Je jette un regard d’incompréhension.
 
Sans comprendre, je finis par lâcher le bras d’Alexis.
 
Ce dernier vient vers Sylarp, et se met à genoux juste à côté sous mon regard choqué. Les deux se parlent. Puis Sylarp tourne sa tête, Alexis lui répond quelque chose, et les deux restent silencieux. Je me tourne vers Ximiuj. Il passe devant nous en tenant la main de Krashi, et les deux grimpent dans l’arbre. Sous le regard surpris d’Hypéria, qui a vu la plaque commémorative.
 
Dans le direction opposée à Sylarp, flash lumineux grimpe à l’horizon. Je finis par comprendre, et grimpe pas trop mal dans l’arbre à la suite des deux petits. Ils rigolent l’un avec l’autre et ont l’air content. Je grimpe jusqu’à la cime. Je n’ai jamais aussi bien grimpé. C’est satisfaisant. Soleil qui arrache aux ombre les premières lueurs de clarté du jour. Semble presque au côté de l’apicentre. Vent dans mes cheveux. Ciel dégagé. Mais fine ligne noire marquant l’Horizon. Ce qui m’évoque quelque chose de plus terrible que la désolation de ruchemonde. Je me remémmore les propos de la prêtresse. Soudain, je suis surpris en voyant la tête d’Alexis surgir juste derrière moi. Il me sourit. Et derrière lui, tandis que les nuages s’écartent, au loin dans l’horizon, perdue aux confins de ce que je peux voir ici, une ligne verticale, séparant le ciel en deux. Par temps dégagé, lorsque la tempête est calme, on peut voir Mirdragon, fine ligne qui semble ne jamais s’arrêter, ne jamais toucher le ciel.
 
Fondu en noir.
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