Texte:Flucke

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Ce qui est narré dans ce texte existe dans un contexte post-Intranisation.

Flucke


Pluie, la porte s'est ouverte. La petite créature, du haut de ses trente centimètres de haut et de ses cinquante centimètres de long, sort, trottant gentiment. La pluie lui humidifie le poil, et il est clair qu'aucun chat au monde n'apprécie ça, mais elle souhaite sortir tout de même. Les gouttes s'écrasent lourdement sur le sol de béton séparant le garage aux portes de bois du jardin où les silhouettes des arbres rendent honneur a l'humidité. La chatte noire avance jusqu'à la bordure de la petite ruelle séparant le terrain de la maison, et s'aventure pour traverser la route qui longe latéralement les deux. La pluie est forte, mais rien ne l’empêche de traverser, et en vingt secondes, la voilà déjà qui rejoint les haies de cyprès de l'autre côté de la route, les contourne sur plusieurs mètres, puis s'y glisse par un trou a leur base.

La pluie. Le ciel gris sombre, où la lumière du soleil de la fin de journée peine à passer. Le jeune homme sort par la porte du garage, ses vêtements sombres et longs prenant le vent autant que la pluie s’alourdissant déjà sous l'humidité. Il marche lentement, sachant déjà ce qu'il devait se passer ce jour-là, et s'arrête face à la route. Le chat noir, au poil aussi humide que l'air, sort de la haie quasiment en face de la ruelle où il l'attend.
Lumière. Une lumière grondante, fonçant a travers l'horizon pour renverser le tangible. L'humain regarde la chatte, et celle-ci avance vers le milieu de la route, puis s'arrête surprise, et observe ce qui en déboule vite, bien trop vite. Une lumière grondante aveuglante. La chatte ne bouge pas, reste immobile. L'humain avance, lentement, les pas ralentis par le poids de l'eau dans ses vêtements. Il se met à genoux à côté du félin sombre, et, lui tendant d'abord une main, échangeant des regards avec elle, l'attrapant ensuite doucement pour la serrer contre son propre thorax.
Ensemble, après un temps indéfini, ils lèvent les yeux et regardent le sombre éclair tonnant approchant, qui semble pourtant ne jamais arriver.

Il sort des buissons. Des aiguilles de pin, partout, lui griffent la peau des mains, le visage. Il se débat pour passer au travers. Ne sachant même pas pourquoi il est là, il déboule enfin sous une horrible pluie battante, sur le trottoir d'une route qu'il reconnaît a la maison massive derrière elle.
En face de lui, lui présentant son côté, un humain qu'il connaît trop bien, tenant un chat obscur au poil ridiculement mouillé contre lui. Et devant cet humain, une voiture roulant bien trop vite a une vingtaine de mètres.
Son cœur se détache, ratant un battement éclectique. Presque automatiquement vu les apprentissages des derniers mois, il fonce, s'élance en avant, court sur les quelques mètres qui les séparent de l'humain et du félin sans qu'ils ne le perçoivent, et prenant sur lui la douleur et l'effort, renverse et pousse le chat et l'homme de la trajectoire de la voiture grise métallisée. Dans un vrombissement sourd, ils l'évitent tout trois de justesse, et dans un miaulement et une éjection d'air inattendue, ils atterrissent sur le sol un mètre à côté de la trajectoire de la voiture.
Le chat, le poil pendant ignorant partiellement la gravité, et l'homme le regardent avec un air ébahi.



Texte daté de 17/07/2015.
Le texte fait référence dans son nom et par le protagoniste présenté en premier lieu a Flucke, notamment aux conditions entraînant sa mort en tant qu'être du monde réel. L'humain sombre est Klev, tandis que celui qui arrive pour sauver les deux autres est M.