Texte:Index (Klev)

D'Indexion
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Ce texte fait suite aux événements de l'Intranisation de A, M, et B, présentant ce que ça a changé dans le monde.

Index


Index.

Soleil brillant, ciel bleu. Au dessus d'une mer de nuages, une tour noire de base carrée s'étend depuis quelque part en bas jusqu'à n'en plus finir vers le haut, semblant à la fois naître dans les nuages et ne faire qu'y passer.
Un doigt s'appuie sur un disque de mémoires flashs pour le réinsérer dans le mur de composants de l'une des faces de la tour noire. L'homme se passe le bras sur le front, sans réfléchir au fait que ça ne changera rien à sa fatigue. Il reste en suspension dans les airs, à une vingtaines de mètres de la mer de nuages, ne se demandant même plus pour quelle raison il ne tombe pas.
Il en a l'habitude, de la lévitation. Il passait son temps à léviter dans son imaginaire avant qu'une équipe de gens un peu fous, il y à plusieurs dizaines d'années, ne s'amusent à essayer de connecter des esprits à un imaginaire hôte, créant et baptisant un concept qui avait alors été nommé « Intranisation ».
Les découvertes qui avaient suivies avait amené peu à peu à une sorte de révolution industrielle de l'esprit, où les pensées devenaient soudainement de vraies sources de profits. Les hackers de l'esprit qui avaient conçu l'Intranisation avait laissé leurs recherches sous licence Libre, et au bout de quelques mois, divers endroits du monde se vantaient déjà d'avoir réussi à faire mieux, même si en réalité il ne s'agissait toujours que de modifications mineures qui ne profitaient plus à la communauté, car appliquées dans le secret des laboratoires, et conservées sans repartage.
Les inventeurs de l'Intranisation avaient même été jugés par la justice de leur pays pour trahison, pour cause de la libération du contenu de leurs recherches, quelques mois après que la nouvelle ne commence à se répendre malgré le mutisme exaspérant des médias.
À cause de ça, il avait fallu plusieurs années avant que de nouveaux progrès aient lieux, malgré le fait que l'Intranisation en connexions parallèles avait été inventée sans que personne ne prenne le temps d'y réfléchir par l'un des sauveurs de l'hôte de la toute première Intranisation. L'hôte en question avait semble-t-il eu quelques soucis de stabilité mentale, d'ordre temporaires, suite à une perte de connaissance, et même un arrêt cardiaque temporaire, dont personne d'autre que lui ne sut jamais comment il en était revenu.
C'était d'ailleurs cette même personne, qui, ayant peur de voir son propre monde imaginaire perdu à la fin de sa vie, s'était ensuite embarqué de façon obsessionnelle dans des recherches capillotractées à l'intérieur de lui même pour trouver un « standard de l'esprit humain » qui selon lui lui aurait permis d'avoir de quoi construire quelque chose de complètement fou dont il n'avait jamais parlé.
Et effectivement. Après avoir trouvé ça, il se mit en tête de l'extraire de son esprit via les machines de l'Intranisation. La recherche du standard dans son esprit avait pris dix ans ; il en fallut le double pour trouver comment numériser ça convenablement.
Ses amis pensaient qu'il travaillait sur une intelligence artificielle. Il leur avait ri au nez, avant d'ajouter qu'il n'avait pas le courage de se pencher sur ce genre de choses.
Puis un jour, il y parvint. Dans un des petits disques durs d'un terra octet qui entouraient son bureau et qui lui servaient à faire des tests, sur lequel on l'avait retrouvé mort.
Son invention terminée sans qu'il le sache, sans même avoir pu l'essayer.
L'un de ses amis reprit les disques chez lui, et les rangea dans un placard pendant cinq ans. Puis, un jour gris où il déprimait, il se décida à les ressortir pour voir leur contenu.
Les disques contenaient des programmes dont le but était d'émuler de quoi stocker n'importe quoi qui soit pensé par un cerveau humain, en utilisant le standard de l'esprit humain comme base.
Et sur les dix restants dont l'un était mort suite aux dégâts d'une chute, il y en avait un qui y parvenait.
Un dont l'assemblage avait enfin été bon, et qui était capable de stocker des idées, des pensées, des images, des sons, des mondes, sans aucune autre limite que celle du support de stockage.
Et trois ans plus tard était né l'Index, tour noire sans limite pour ceux qui y sont connectés, et ensemble de serveurs répartis un peu partout et travaillant ensemble, dans le monde réel. L'ensemble des serveurs se maintenaient tous à jour entres eux pour que la base de données soit mondiale.
Les pensées et les mondes étaient étonnamment bien plus légers que ce qui aurait pu paraître logique. Et l'Index maintenait les pensées de tous avec brio ; les mondes n'étaient certes pas flexibles et se limitaient à ce qui avait été donné par leurs dépositaires, mais il suffisait que quelqu'un prenne soin à donner du détail à son monde pour que chacun des détails dont auquel il pensait en Indexant soient présents dans la version contenue par l'Index.
Pour cette raison, il était dur et long d'Indexer des mondes, et pire encore d'Indexer des histoires. Mais, pour autant, c'était possible.
Certains y passaient des mois, donnant des fichiers de plusieurs centaines de gigas octets.
D'autres, quelques minutes, apportant des fichiers de quelques kilos octets.
Les premiers donnaient des choses bien développées, flexibles lors de la visualisation, et les autres donnaient des choses souvent brouillonnes, et dont sortir ne serait-ce qu'un peu du parcours établi amenait très facilement à la perte de stabilité totale.

Un doigt s'appuie sur un petit bouton poussoir.



L'indexation.



Texte daté de 10/03/2013.
Ce texte, écrit par Klev, semble réfléchir autour d'une des idées à la base d'Indexion : une base de données gigantesque stockant des choses imaginées. Il a été retrouvé par Klev dans ses textes après le passage d'Indexion en version Installisis. Malgré tout le texte a été écrit dans un contexte ou l'idée d'un Wiki n'avait pas encore été envisagée.