Texte:Prends ton arme

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Ce texte, écrit par Klev, est relativement violent.

Prends ton arme


« S'excuser ne sera pas suffisant, mon chou », dit-il en rechargeant son arme, un très gros calibre avec des parties dorées, avec un barillet de munitions.
« Hein ? » répondis-je, me demandant ce que je faisais ici.
Je regardais autour de moi, et je voyais que j'étais dans un espèce d'angle de mur noirâtre, au milieu d'une dizaine de personnes habillées plus ou moins en militaire… entre militaire et Punk.
« Prends ton arme », ajoute l'homme en montrant vaguement, d'un coup de tête, un tas d'armes empilées. Ne cherchant pas trop à comprendre, je m'approche et me saisit une arme noire et dorée, pas très grosse, plus ou moins sur le devant du tas. L'idée même que je doive m'en servir ne m'est pas même passée en tête.
Les murs sont en brique grise, et l'ombre elle-même semble avoir agrippé aux murs non éclairés. Non loin, un trou dans le mur, le cadre d'une porte défoncée, éclaire la pièce en offrant une vue sur l'extérieur.
Alors que je m'approche timidement du cadre de la porte, l'un des étranges soldats se met à beugler : « Ils arrivent ! ». Tandis que je défais mes mains de mes oreilles, mon regard retourne tout seul sur l'effarant spectacle qu'offre l'extérieur.
Le sol marron terreux, presque rouge, me fait penser à celui qu'on peut voir sur les photos de la planète Mars. Ici et là, des cadavres de bâtiments, d'appareils, de véhicules, et d'autres choses moins mécaniques s'étalent un peu partout. Les bâtiments sombres, menaçants, éventrés, semblent tous à la limite de l'effondrement.
Tous les soldats me poussent derrière. Il faut manifestement sortir. Un grand bourdonnement émane de l'extérieur. Je panique et tombe sur le dos…
Le ciel est d'un rouge-gris. Les nuages épais.
Un hurlement me tire de ma contemplation surprise, suivi de peu par un fort bruit assourdissant. Je me retourne pour me relever en plaquant à nouveau mes mains sur mes oreilles, en criant. « Qu'est ce qui se passe ?… », hurle-je tandis que partout autour de nous tombent des débris de je ne sais quoi.
« Ils viennent de faire sauter le bâtiment ! » me répond l'un de ceux qui était avec moi à l'intérieur en désignant une vague carcasse éclatée à deux mètres derrière moi, tout en arrivant en courant et me tendant une main pour me relever. Je comprends que j'ai failli y passer… L'adrénaline monte. Le bourdonnement amplifie. Des espèces de gens arrivent de derrière le bâtiment en question, en courant, tous avec des fusils. Leurs uniformes sont verdâtres. Je note que ceux des gens que j'ai rejoint sans trop savoir comment ne sont pas spécialement d'une couleur particulière, tout en me relevant enfin.
« C'est quoi cette histoire ?! » bafouille-je, paniqué. On me répond de la fermer et de tirer. Je regarde mon arme, qui à côté de celles des autres, lances-roquettes, grosses mitrailleuses, fusils à pompe, armes a tir automatique, fait vraiment pâle figure ; ça ressemble juste à un pistolet, un peu plus gros et torturé dans la forme, presque comme si des bouts allaient s'en détacher.
Les tirs fusent depuis la mitrailleuse lourde, les hommes verdâtres tombent. Je me dis que je devrais avoir mal à l'estomac, mais ça ne vient pas. D'un sens, tant mieux. Je tends mon arme vers l'avant et vise quelqu'un. Mais… non, je n'arriverais pas à tirer. Et puis, c'est quoi cette histoire ? Je suis où, là ?
Les soldats ennemis foncent vers nous, ils sont au moins dix fois plus, et le bourdonnement semble provenir de leurs bouches, lorsqu'ils parlent.
Je me retourne et me met à courir dans la direction opposée. « Je crèverais pas… » dis-je pour moi-même en serrant les dents, tout en courant. L'un des nôtres, un des deux mitrailleurs lourds se retourne en me voyant courir vers l'arrière. Une balle que j'imagine tirée de l’ennemi vient lui percer l'épaule droite. Il semble tiré en arrière vers le sol depuis l'épaule par un câble, avant de s'effondre sur le sol en hurlant et en faisant tomber sa mitrailleuse.
Je cours. Peu m'importe. Je slalome entre un cadavre de ce qui ressemble vaguement à une machine a laver et celui d'un véhicule militaire.
Une balle passe à dix centimètres de mon pied droit. Courir.
Une autre passe à la droite de mon oreille. Les verdâtres qui bourdonnent semblent ne pas vouloir me voir fuir.
Une sorte de morceau de mur, large de deux mètres et haut de quatre, est devant moi. Je m'abrite derrière, pour reprendre mon souffle, les mains contre le mur, me collant contre celui-ci.
Le ciel est toujours aussi rouge.
Je regarde le sol. Et j'y voit un cadavre humain, à deux mètres devant moi, les côtes sortantes, et la cage thoracique ouverte.
Je ne respire plus. Je n'arrive plus à bouger. Mes yeux n'arrivent pas à se détacher de ça, et mon ventre semble se retourner intérieurement.
Je dis quelque chose, un juron peut être… Et tombe à genoux sur le sol.
« Bordel… » articule-je avant de mettre mes mains devant mes yeux. En faisant le mouvement, je vois mon arme.
Je me lève brutalement. Les coups de feux, derrière moi et le mur, n'ont pas cessés, tout comme les hurlements d'encouragement des quelques soldats avec qui j'étais et le bourdonnement bizarre.
Je sors de derrière le mur en courant, et revient vers les soldats mi-punks. Je tends mon arme vers un ennemi, visant en fermant un œil, … je découvre qu'ils arrivent en flux continu.
Je rabaisse mon arme, découragé et mal à l'aise avec l'idée de tirer. Ils sont vivants, ces mecs ?
Je repense au cadavre derrière moi. Il doit y en avoir plein, des comme ça. Mais ça vaut vraiment le coup de tirer ?
Et bordel, qu'est ce que je fous là ?
« Mec ! », me crie l'un des soldats à mes côtés. « Choppe la mitrailleuse lourde, y a un trépied, et zigouille-moi toute ce foutu essaim à merde ! »
Écoutant le conseil en me disant que c'est une bonne idée, je me rue sur la mitrailleuse lourde de l'un des nôtres, qui tient toujours son épaule mutilée par la balle en geignant sur le sol.
C'est lourd. Malgré tout, je la retourne dans le but de trouver le trépied ; et en effet, il est coincé sur le côté. Je le détache habillement. Une balle ennemie ricoche sur la mitrailleuse, évitant de peu ma main. Je crie, regardant dans la direction d'où la balle provient. Puis, je retourne vivement à la mitraillette. Il y a trou pour glisser le système du trépied. J'enfonce, un clic retentit dans l'appareil. Je tire avec mes bras en faisant un porte a faux avec mon dos… Et met droite la mitrailleuse.
Je me mets derrière, et déplie un apparent système de commande plus approprié pour tirer quand l'appareil est sur un trépied.
Je découvre le système de gâchette. Je commence à viser maladroitement, puis je remarque que je risque juste de flinguer tous ceux qui sont censés être avec moi.
Je leur hurle de s'écarter. Tandis que tous obéissent, l'autre mitrailleur du groupe se retourne vers moi et hoche la tête puis s'écarte.
Bordel de foutre, pense-je.
J'enfonce la gâchette et reste appuyé. L'appareil se met à tirer, m'arrachant les tympans à chaque coup. Voilà donc pourquoi les militaires crient. Je ferme les yeux, puis les ré-ouvre en essayant de viser un peu, et en découvrant rien qu'a l'instant de les rouvrir que j'en abats trois en même temps.
Je serre les dents. Merde.
« Cool ! » me crie l'un des nôtres. « Avec ça, ça ira mieux ! », ajoute-t-il en tirant avec son lance-roquettes. Une explosion apparaît quelques secondes plus tard entre deux verdâtres, tout en faisant s'effondrer un mur proche d'eux. Je suis incapable de savoir s'il parle de l'apport de ma mitrailleuse-lourde, ou de son tir.
Je continue de mitrailler. Puis, je songe au chargeur et essaye de minimiser le gaspillage, songeant d'abord à l'écologie puis à l'aspect stratégique, tout en songeant que l'écologie ne devait pas être un souci avec la tronche du sol et du ciel.
J'en tue quatre autres. C'est presque ludique. Presque, puisqu'ils crèvent. Ah, ça y est, j'ai a nouveau mal au ventre.
Il semble y en avoir un peu moins, peu à peu. On dirait que notre force de tir submerge la leur, malgré leur nombre… Ils n'ont que des soldats avec de simples fusils.
Me souvenant du cadavre mutilé, je crie et y mets un peu de rage. Six de plus. J'ai l'impression de bien m'en sortir. Je culpabilise tout de même, au fond. Je ne peux m’empêcher de penser que quelque part, ces gens devaient avoir une vie, que je leur ôte presque à la chaîne. Je comprends soudainement mieux le concept de chair à canon. C'est d'un joyeux.
Puis, soudain, alors que j'en abats deux autres, je note qu'il n'en arrive plus.
Je lâche les commandes de la mitrailleuse, et passe ma manche sur mon front. Je me rends compte que j'ai beaucoup transpiré. Je me relève lentement… Et titube.
« Beau boulot ! » me félicite celui avec le pistolet à très gros calibre a barillet, qui semble un peu être le chef.
L'un des nôtres s'approche du mitrailleur à l'épaule blessée.
Je souffle.
« On à bien géré », ajoute le possesseur du flingue à barillet. « Vivement qu'on les bute tous. »
Au moment où j'allais demander des détails, celui qui s'était approché du mitrailleur se met à parler. « C'est bien amoché. Va falloir amputer, j'vois qu'ça. »
« Amputer ? » demande un autre. « Mais ça va devenir un poids, alors ? »
« Exact », dit celui à genoux à côté du blessé, qui semble un minimum informé en médecine générale. Puis, il sort un petit flingue et tire dans la tête du soldat à l'épaule déchirée.
Après la détonation, j'ouvre la bouche, sans rien pouvoir dire. J'ai encore mal au ventre. Qu'est ce que c'est que ça ? Je suis incapable de parler. J'ai envie de dire quelque chose, mais je me tais.
Bordel.
Tout le monde semble être passé à autre chose.
« Bon, avec toi », dit le chef en se tournant vers-moi et en foutant sa paluche sur mon épaule, « on devrait pouvoir foutre la dérouillée au truc qui gère tous ces foutus essaims. »
Je le regarde sans comprendre. Essaim ?
« Ce soir on fonce jusqu'au secteur central, et on zigouille le Blexus. »
Tous le regardent avec un air grave. Il semblent assez surs d'eux.
Je repense à ce foutu cadavre mutilé. « Je suivrais », dis-je.
Le chef se tourne vers moi avec l'air de dire « encore heureux ». Puis, il ajoute : « Oh, 'détail. Quand j'disais ce soir, ça voulait dire d'ici vingt minutes, en fait. »
Boule au ventre. Même pas le temps de savourer la joie d'être en vie. Super.
L'un des soldats, plus fort que moi, choppe la mitrailleuse que j'avais laissée a même le sol, trépied déployé. Je regarde à nouveau ma propre arme.
Puis, ils se mettent à marcher en direction du champ de soldats qu'on vient de tuer.
J'hésite une seconde à les suivre quand je saisis dans quelle direction ils vont. J'ai vraiment pas envie de voir la boucherie qu'ils ont… non, qu'on à fait… que j'ai faite.
Je déglutis, et les suit, restant derrière, mon arme dans ma main.
À mesure qu'on avance, je découvre l'horreur de mes actes. Et dire que j'ai trouvé ça ludique. Je me dégoutte. Des cadavres mutilés, des membres brisés, arrachés, par les balles, par des explosions.
Le sol est rouge sang par endroit. Des vies. Des regards vides. Des regards sans vie. Foutu estomac…
Je m'en veux de pas avoir envie de pleurer. Je devrais.
Un cadavre semble me regarder dans les yeux. Je me fige.
Que… que suis-je ?
Je ne sais plus.
Les autres ne m'attendent pas. Je reprends la marche, un peu plus vite. J'ai l'impression que le regard du cadavre me suit dans ma course.
Horrible.
Un bras nu traîne sur le sol, semblant déconnecté de son corps, et presque décalé au milieu de tout ces débris variés. … Débris de vies.
Un cadavre de radiateur électrique attire mon regard.
J'aperçois soudain une large et assez haute structure décharnée, grise, osseuse, derrière le champ de bataille, ou plutôt au milieu de tous les champs de bataille, s’élevant là en tant que mix visuel à mi-chemin entre un quartier-général et une usine à l'abandon tout en ayant un certain aspect de château de cartes.
Soudain, les soldats se mettent à courir. Je les suit, au pas de course.
Visiblement, vu notre course, on se dirige vers la structure qui crève le paysage.
Des soldats verdâtres en sortent, ruant vers nous.
« J'm'en occupe », dit un homme au lance-roquettes. Il se met à genoux, charge une roquette précise et vise au beau milieu des soldats qui nous foncent dessus.
Puis tire. Je ferme les yeux.
Il y a des cris, puis une explosion résonnante, et… plus rien.
J'ouvre les yeux…
Carnage. Des corps brisés et brûlés traînent un peu partout, tandis que la poussière rouge retombe en quantité.
« J'ai bien fait de garder celle-là de côté », dit l'homme qui a tiré.
Il reprend sa course, tout le monde le suit.
Je cours avec eux. On contourne le cratère… les corps sont à peine reconnaissables, pour certains. Pour d'autres…
Je n'ai même plus de mots. Nous continuons.
La porte d'entrée du massif quartier-général osseux est à dix mètres.
On fonce, et on entre. Des verdâtres nous tirent dessus… L'un des nôtres tombe.
Le chef canarde un à un avec des tirs précis de son flingue. Immédiatement, on dirait que tous ceux que je suit savent où aller. Tandis que l'un des nôtres, avec deux flingues a tir automatique, se charge d'éloigner ceux qui voudraient nous suivre avec un mitrailleur, on monte quatre à quatre des escaliers en spiral. Au premier, une trentaine de soldats veulent nous empêcher de monter plus haut. Un mitrailleur léger reste à ce niveau, et tandis qu'on monte, le chef dit à un autre de rester pour l'aider à contenir tout ça. Le soldat obtempère.
On monte encore, et on arrive au troisième étage. Je suis essoufflé, mais content de pas être mort.
Il y a une énorme double-porte de métal.
L'un des soldats-punks s'approche et place un truc sur la porte pendant qu'on souffle, puis s'écarte.
Ça explose sans que personne prévienne. Je sursaute en hurlant, me baisse, et met mes mains sur ma tête.
La poussière, grise ici, vole partout.
À travers la fente de l’ouverture de la massive porte, et à travers la poussière, une lumière filtre. Je tousse.
On rentre en trombe.
Il y a un mec en blouse, devant une sorte de grosse cage métallique enchâssant une boule de verre de deux mètres avec une autre boule de lumière à l'intérieur.
Le mec en blouse allait parler. Le chef le tue directement avec son gros calibre a barillet.
Une grosse dizaine de soldats arrivent depuis un couloir.
J'ose toujours pas tirer avec mon petit flingue.
Les corps tombent sur le sol sous les coups, des deux côtés…
Un des nôtres… Un second… il reste cinq ennemis… je me cache derrière.
Un tir abat celui qui est devant ma gauche. Et le dernier soldat verdâtre tombe. Finalement, il ne reste que moi et le chef.
Je souffle, m'attendant à tout. « Et maintenant…, qu'est ce qu'on fait ? » demande-je au dernier des soldats.
Le chef me regarde et tire un coup dans la boule de métal.
J'ai l'impression de m'être pris un coup dans la poitrine. Je titube, la main sur le cœur. « Qu'est ce que… »
Il rit et me regarde à nouveau. « C'est ton cœur qui est là-dedans. »
« … Quoi ? » réponde-je, sonné.
« Eh ouais. Sans toi c'était mission impossible de venir ici. Avec toi on peut tout casser sans souci. »
« Hein ? »
« Tu piges pas ? » Il rit et s'approche de moi, avec son flingue. « Toi, on peut pas te tuer. Mais t'es assez con pour te faire des mondes ou t'exposes tes vulnérabilités. »
Des mondes ? Pense-je. Mais qu'est ce qu'il dit ?
« T’espère que tu peux vivre peinard ? » Il me pointe vaguement avec son canon. « Pas tant que je suis là, mon chou. »
Je ne comprends pas.
Il tire une seconde fois dans la sphère de verre. Le verre se fissure. Je tombe à genoux, déchiré par la douleur qui me fend la poitrine.
« Comme si tout pouvait être un jeu… »
Il tire encore une fois. Le verre se brise…
Qu'est ce que je dois faire ? C'est vraiment mon cœur, ce truc ? … Et c'est quoi, mon cœur ?
Il pointe à nouveau son flingue sur la boule blanche, cette fois sans protection.
Je peux pas le laisser faire ça.
Je me lève et appuie sur la gâchette de ce foutu flingue que j'ai depuis le début.
Il se passe un truc bizarre avec le flingue, ses pièces s'agencent différemment, et une lame en sort à l'avant, le changeant en espèce d'épée d'un bon cinquante centimètres dont la garde serait une crosse.
Il tourne une seconde son regard vers moi, en souriant de façon neutre.
Et tire en direction de la boule blanche brillante.
La crosse toujours appuyée, je cours désespérément vers la sphère. Tandis que je bouge, tout ralenti, comme si ma vitesse avait une influence opposée sur la vitesse de tout le reste. Je ne prends pas le temps de comprendre. Je me mets en travers du tir. La balle est encore entre moi et lui.
Je fais un mouvement avec la lame-crosse qui coupe la balle en deux… et pointe la lame vers le chef a l'arme a barillet. Puisque je cesse de bouger, le temps reprend sa vitesse habituelle.
Il cesse de sourire.
J'appuie mon doigt encore plus profondément dans mon arme. Une seconde détente s'active.
Les pièces de l’espèce de flingue-lame qui retenait la lame s'écartent dans un bruit métallique retentissant et la lame vole se ficher dans la poitrine de l'autre tout en l'emportant quelques mètres plus loin, dans la porte de métal, et en transperçant son thorax et une moitié de la porte, le coinçant ainsi. Du sang blanc brillant avec un petit éclat bleuté s'écoule de sa bouche, et sa tête retombe après un instant d'expression indescriptible.
Je me retourne vers la sphère blanche, lentement, mon arme vide dans la main, les bras ballants.
« … »



Texte daté de 25/10/2013.
Ce texte est basé sur les remords de Klev suite a une dispute avec M, et prend place dans un univers post apocalyptique ou prendra forme le concept d'Avatar du Chaos.